
Vous résumer ma semaine en Hongrie en un article, attention, c’est parti !
Après presque deux jours off à Budapest, une soirée jusqu’à 7h du mat avec la délégation espagnole et un passage obligé aux bains, direction la ville de Zalaegerszeg à 2h30 de route pour ce GP Hongrois.
Trajet avec Angus Macdonald, Jed Gorilla Etchells et ensuite les frères Mc Canney, parfait pour bosser mon anglais et développer l’art des relations étrangères. Forcément on parle Île de Man, Tourist Trophy et caméra avec nos chauffeurs. Pas impossible que je vous fasse visiter le garage Mc Canney l’année prochaine, mais ça on verra plus tard.
Arrivée sur place et début du chantier. Comme cela arrive régulièrement, le placement des teams est un véritable casse tête pour Pedro et son odomètre.

Pas content le duo de chez Atomic, pas souvent mis en valeur, c’est vrai, sur ces paddocks esquichés.
Moi je retrouve mon Pascal « nounours » Rigaudeau, tout sourire malgré la fatigue, la route et le montage de l’auvent. Presque automatiquement je me fais embarquer par des belges, presque une habitude à force,
Jeremy Herinne et son suiveur, Serge, m’invitent à manger dans cette petite ville où tout ferme très tôt, pas ici la timbale, parfait pour entretenir ma ligne.
Dès le lendemain matin, repérages des spéciales et bien sûr on attaque par l’enduro test. J’ai dit chantier, car arrivé sur place, rien de vraiment fini, il manque 100 m de « spéciale » au départ et à la chicane d’arrivée rien n’est débroussaillé. Pas top l’entrée en matière.

Cette enduro test une fois finie de baliser par l’organisation, ressemblera pour certaines parties à une spéciale de rallye raid plus qu’à une enduro. Des lignes droites ponctuées par des chicanes, toutes mes excuses mais pas d’un niveau mondial pour moi.
La cross test fut quand à elle variée mais un réservoir à poussière tellement certaines parties étaient profondes et piégeuses pour les pilotes. De l’avis général après le week-end, pas la plus fun à rouler cette étape hongroise.
Beaucoup de changements et d’informations contraires, de constructions et balisages de dernières minutes ici, Micheluz me confiera que ce club a eu la palme du pire organisateur…
Au final un format « sprint », seulement 46 kms de liaisons et pas de véritables CH, 4 tours et des motos souvent sur la route. Pas simple d’organiser et encore moins de répondre aux exigences d’un mondial.
La Supertest, également l’extrême pendant le week-end, de l’avis général était mal tracée, dangereuse et étriquée. Elle se révèlera agréable à regarder lors du vendredi soir et pas si risquée que cela tout au long du week-end.

J’ai quelque peu attendu avant d’écrire ces lignes, afin de ne pas m’emporter et vous raconter l’histoire de la chute d’Antoine Basset. Après la nouvelle blessure de Théo Espinasse, le remplaçant sélectionné en Off était à nouveau notre Captain, ravi de pouvoir représenter la France à nouveau et terminer sa carrière à la maison devant son public. Malheureusement ce ne sera pas cette fois ci. Alors placé dans l’enduro test au premier tour, je cours entre chaque passages des élites pour y produire des vidéos différentes pour chacun, je vois passer nos Français, y compris Babas, continue mon avancé vers la fin de la spéciale et en y arrivant j’aperçois Zach Pichon attendant pour prendre le départ du 1er Junior, bizarre. Tout le monde arrêté, et je vois dans les yeux de Jeremy et de Pom, que quelque chose ne va pas, Antoine n’est pas sorti de la spéciale me dit Jerem, le quad des secours est parti. Aïe, comme pour tout accident les minutes sont longues et semblent interminables quand on voit les Atomic Boys faire les 100 pas et Jerem partir en courant pour rejoindre Antoine où qu’il soit.
Antoine est évacué vers l’hôpital de la ville, en dur au mal qu’il est, il ne se plaint quasiment pas, accuse tout de même 7 côtes cassées, une omoplate cassée et déplacée et pour finir un pneumothorax qui va l’empêcher d’être rapatrié directement. Aujourd’hui en ce lundi 15 août, Antoine doit être rapatrié en France pour y continuer sa convalescence. Premier abandon sur blessure de sa carrière, Antoine se serait bien passé de ce fait d’armes, le Captain est de ceux qui représentent plus qu’un pilote, il a l’aura que peu ont, celui qui rassemble et impose le respect sans jamais s’emporter.
Bon repos à toi, j’espère à très vite, sur ou à côté de la moto.

S’en est suivi deux journées où les tempêtes de poussières ce sont succédées, véritables tornades par moment, cette étape verra encore une fois nos français dans la bataille, un Hugo Blanjoue à sa place malgré la présence des cadors et bien sûr un Andrea Verona impérial, cinquième titre, 3 eme d’affilé pour lui, un Josep Garcia revenu sur son trône et un Zach Pichon couronné champion du monde Junior Scratch, nouvelle ligne pour le palmarès Pichon et l’enduro Français. Un bon week-end également pour Thibault Giraudon et Luc Fargier, nos français montent sur les podiums et sont bien placés pour la dernière étape allemande en Octobre de ces EnduroGP.
L’enduro Français parlons en, la French connection existe, elle est la raison qui m’a amené sur le mondial en répondant à l’invitation d’Antoine Rigaudeau la saison dernière, peu importe la marque, la crémerie ou le concessionnaire, ici tout le monde s’entraide et c’est cela qui fait également notre sport. Cette dernière étape a été l’occasion pour mon Mastorgne et moi de refaire le monde avec ou sans verres à la main, cette homme est pour moi bien plus qu’un joyeux râleur avec un objectif, même si c’est naturel chez lui. Il m’aide à canaliser mes élans d’utopisme et j’aime à croire que je l’empêche parfois de s’ennuyer ici avec mes singeries.
Merci à tous les acteurs, managers et équipes qui à un moment m’ont filés un coup de main, un coup de pied ou juste un café, ils sont nombreux.
Une petite dédicace à Jeremy Herinne #272, c’est l’homme du plat pays qui monte sur les podiums avec une casquette RadioPaddock quasiment tous les week-ends, me paye des bières et attend mes vidéos jusque tard dans la nuit. Ses parents friands de mes blagues et de mon sourire, font eux aussi partis de la french connection, rencontrez des belges, vous ne le regretterez pas.

Ainsi se termine cette tournée et les chroniques de Robert Limain, beaucoup m’ont demandés pourquoi ce nom, tout simplement, la meilleure façon pour moi de remercier mon ami Romain Libert, qui m’a harcelé pour venir avec lui en Finlande, m’a fait vivre un voyage bourré de sincérité pour cet excité de la gachette, s’est occupé de moi comme si il était mon mécano et m’a donné beaucoup plus que ce que je lui ai rendu. Merci mon pote.
Ce week-end direction le MXGP à Saint Jean d’Angély, méfiez vous ça va bouger à la villa sans gêne.
Votre reporter d’opérette, RP