
Un vendredi sur l’EnduroGP, c’est souvent long.
Contrôle administratif, technique et Supertest en fin d’après-midi, voilà c’est fini.
Ça c’est dans les grandes lignes, pour les pilotes, c’est dernière marche des spéciales, souvent en travers, mais marche quand même.
L’Allemagne c’est raide, c’est droit, c’est carré, Patricia, une des têtes pensantes du promoteur Portugais, me rappelle qu’ici sans chasubles ni badges, on ne pourra accéder nulle part.
Faut dire qu’en Italie elle me courrait après au milieu de champ car taquin comme je suis, je twerkais avec mon chasuble dépassant de la poche arrière de mon short, j’étais alors entouré de personnes sans accréditation, sans badge mais j’étais la cible rebelle, ça me va bien finalement.
Les excès de zèle sont peut être uniquement utiles pour les diablotins comme moi, secouer le couscousier, c’est dommage ça donne souvent de nouvelles idées.

Et ici c’est clair qu’on est pas sur l’Enduro France, entrée payante, peuple discipliné et respectueux, tribunes, même les élites ayant l’habitude de regarder les youth/junior passer dans la Supertest avant eux, là c’est non, tout le monde dehors et une foule de chasubles media rouge, presque trop.
Sacré combat dans l’arène hier soir, les filles n’ont pas démérité, bien au contraire, notre française Elodie Chaplot prenant le Hot Seat quelques minutes avant d’être détrônée par Rita Vieira la portugaise, enfin la victoire pour Jane Daniels et sa Fantic, petite écart de 7 secondes tout de même.

Chez les Youth, Charlie Chatter, Albert Fontova et enfin Cristino Kevin se sont succéder sur le trône au centre de l’arène.
Gros cœur chez les jeunes, peur de rien les minots, ils tapent les troncs sans retenues, se jettent dans le pierrier, le son des deux temps comme seule musique, plaisir et chaleurs dans le hangar.
Cristino, Edmonson « pot man » Harry et Albert Fontova signe les meilleurs temps.
Spectacle montant en puissance chez les Juniors, talonnage party par Sergio Navarro, rupteur de rigueur pour Jed Etchells et démonstration de l’allemand Schmuser Milan qui ira s’assoir sur le trône et ne le quittera pas jusqu’à la catégorie Élite, foule locale en délire, je serais curieux de savoir combien d’entrée ont été vendues tellement la foule hurlait d’un seul
homme pour leurs compatriotes, Luca Fischeder en local de l’étape signe le deuxième temps, la troisième place pour Max Ahlin et sa Beta.
Meilleur temps en 1:50.33 pour Milan.
Les Élites en superstars font leur entrée, les gros cœurs pleins d’expérience cassent la baraque et quelques troncs, comme pour les autres catégories, la matrice démoniaque de troncs est l’endroit où tout se joue.
Chutes, par devant, beaucoup y ont perdus gros.

Brad Freeman est le premier à faire tomber le chrono du Junior Allemand en signant un 1:49.63, comme à son habitude tout en jambes mais commettant quand même quelques erreurs.
Il monte sur la scène mais n’enlève pas son casque, comme s’il savait que rien n’était fini après son passage.
Josep fit alors son entrée, l’espagnol nous délivra un récital, très peu d’erreurs et quel attaque.
Il est parfois possible de croire que cet homme là possède plusieurs cœurs, des poumons supplémentaires et de sacrés corones.
Le seul à faire triple en entrant dans la matrice et surtout à en sortir indemne, que c’est beau, que ça brille, Josep est flamboyant, tellement qu’après son passage, l’attention n’est plus sur les derniers pilotes, mais toujours sur lui.
En signant un 1:45.21, il réussit à faire oublier les deux autres prétendants au titre Andrea Verona et Wil Ruprecht.
Magistral.

Mon petit cœur de commentateur d’opérette a eu chaud ce soir, faites que ces deux dernières journées nous délivre un combat de titans, je me soignerais au manège carré dimanche soir avec tous ces affreux terribles qui sont devenus mes amis.
RP